L'AYURVÉDA II

LES 3 DOSHAS : VATA, PITTA, KAPHA


Les trois doshas, “humeurs biologiques gouvernant la constitution - vata, pitta et kapha - apparaissent principalement grâce à rajas.

Ce sont des types d’énergie mobile ou vitale, chacune présentant cinq formes différentes.

Les doshas fournissent structure physiologique à l’interaction des organes et des éléments qui deviennent le corps physique.

Les cinq types de vata permettent la coordination des cinq organes sensoriels et des cinq organes d’action, suggérant qu’on peut réagir aux entrées sensorielles par l’action.

 

LES QUATRES BUTS DE LA VIE

Pour la philosophie védique, la vie a quatre buts justes.

Tous les êtres humains aspirent à l’un ou à plusieurs d’entre eux : kama (enjouement), artha (prospérité), dharma (carrière) et moksha (éveil).

KAMA,

Enjouement, est le but le plus élémentaire.

Tous les gens ont envie d’être heureux et d’éviter la souffrance, de profiter du monde de l’expérience sensorielle et de la satisfaction des désirs émotionnels.


ARTHA


Se réfère à l’acquisition de richesse et de patrimoine dans le monde matériel.

Afin de survivre, tout le monde a besoin de biens vitaux, comme nourriture, vêtements et abri afin de rester en vie.

C’est le but externe de l’ego (ahamkara).


DHARMA,


Carrière se référant au statut atteint à la suite de la reconnaissance des capacités, dons, savoir-faire ou talents de l’individu, aidant celui-ci à accomplir son rôle dans la vie.

C’est le but interne de l’ego.



MOKSHA,


Eveil, félicité, libération spirituelle et reconnaissance de la vraie nature de l’homme.


L’objectif fondamental de la vie est moksha, le vrai savoir intérieur et la libération de la souffrance permettant à l’individu d’atteindre son potentiel plénier.

C’est le but sattvique de l’intelligence ou de la raison (buddhi), qui n’est pas tant un but en soi que la véritable nature de l’homme.

On l’atteint grâce à l’abandon de l’ego et de sa quête sans fin d’objectifs.

Les trois autres buts rajassiques sont externes ou secondaires ; lorsqu’ils deviennent des fins en soi, ils génèrent des attitudes, des convictions et un comportement prédisposant au déséquilibre et à la maladie physique et mentale.


En tant qu’objectif principal :


● Kama est censé mener à l’indulgence excessive et à la dissipation de l’énergie vitale ;


● Artha risque de déboucher sur l’avarice et le goût égoïste de la propriété ;


● Dharma pousse à la poursuite de la célébrité, du pouvoir et du contrôle.

● Moksha représente la libération de l’attachement aux trois premiers buts et l’aboutissement à un
état de paix et de joie intérieures.



LE BUT DE L’AYURVÉDA

La philosophie sankhya permet de comprendre la perspective ayurvédique selon laquelle l’univers est une manifestation de purusha (intelligence suprême), qui évolue et s’exprime dans la
matière (prakruti) afin d’explorer tous les aspects d’expérience inhérente dans l’individu.


Selon cette perspective, l’univers existe pour fournir l’expérience de la conscience.


L’ayurvéda offre une voie aidant à revenir à la connaissance de l’esprit, purusha.


Il ouvre la conscience et enseigne que l’homme n’est pas juste le corps, mais un outil ou un véhicule de l’expression de la conscience.


Grâce à la gamme d’outils qu’offre ce formidable corpus de connaissances, l’individu peut se connecter à sa véritable nature.

Tant qu’il ne le fait pas, il subira le processus de dégénération inhérent au monde manifesté.

On peut donc voir ainsi que le seul remède de la maladie est la connaissance du moi.

 

 

LES PRINCIPES DE L’AYURVÉDA

Les êtres humains interagissent en permanence avec l’univers et ses éléments, et vice-versa.

Nous remplissons l’espace, qui offre une place où vivre et fonctionner d’innombrables manières ; nous respirons l’air,
nous buvons l’eau,
nous sommes protégés des éléments, nous consommons la nourriture fournie par la terre.

Tant que notre relation avec l’univers est saine et complète, la santé restera optimale.

Selon l’ayurvéda, lorsque cette interaction harmonieuse décline, cela prédispose au dysfonctionnement et à la maladie.



Les cinq éléments

L’ayurvéda affirme que tout ce qui existe dans l’univers est composé d’énergie,

Se présentant dans cinq états distincts de densité,

Donnant naissance aux cinq éléments (pancha mahabhuta), nommément :


● Ether/ espace (akasha)


● Air/mouvemnt (vayu)


● Feu/énergie rayonnante (teja)


● Eau/facteur de cohésion (jala)


● Terre/masse (prithvi)

 

Ces éléments ne sont pas à interpréter littéralement, mais en tant que métaphores aidant à comprendre l’univers.

Ils représentent cinq qualités énergétiques susceptibles d’être identifiées à mesure qu’on fait leur expérience quotidienne dans la vie physique, mentale et émotionnelle.



La formation des cinq éléments

Pour l'ayurvéda, tout ce qui existe était à l’origine de la conscience pure, de l’énergie non-matérielle.

Le plus subtil des éléments, l’éther, s’est formé à partir des vibrations cosmiques.

En commençant à bouger, il a créé l’élément air.

La friction entre les éléments en mouvement a donné naissance à la chaleur et à l’élément feu.

En se liquéfiant, le feu a engendré l’eau, dont une partie s’est solidifiée à son tour, formant la terre.

Similairement, le corps humain est composé de ces cinq éléments et reflète donc l’univers plus large - c’est un microcosme du macrocosme.

Les cinq éléments existent ensemble dans toutes les choses, changeant et interagissant en permanence, dans une diversité de proportions infinie.

Chaque élément a une gamme d’attributs distincts.



LES CINQ ÉLÉMENTS ET LEURS ATTRIBUTS

● l’éther représente l’espace permettant l’existence de tout, y compris de la communication entre une partie du corps et une autre - par exemple, espace synaptique, espace intracellulaire, espace abdominal, ainsi qu’expression personnelle.

● l’air, gazeux, a des qualités vaporeuses. Il est léger, clair, sec, dispersant. Il gouverne tout mouvement, direction et changement, animant l’ensemble de la création. L’air est présent dans les poumons et l’abdomen, par exemple, et sa qualité mobile se manifeste dans tous les déplacements prenant place à l’intérieur du corps, particulièrement ceux des messages traversant le système nerveux.

● le feu, lumineux et chaleureux, est sec et ascendant. Il gouverne la perception et toute transformation dans le corps. Il est responsable de la température et de la couleur du corps, de la rougeur des joues, du lustre des cheveux, de l’éclat des yeux.

● L’eau est le mouvement fluide, qui confère cohésion et maintient tout ensemble. Elle est fraîche, descendante et dépourvue de forme propre. Elle est présente dans tous les fluides du corps, dont le sang, l’urine, les selles, la salive, les mucosités.

● La terre est matière, solidité, stabilité. Lourde et dure, elle confère au corps forme et substance. Elle est présente dans la structure physique du corps : les organes, les muscles, les os, les dents, les tendons.



LES DOSHAS

Comme nous l’avons vu, trois force vitales ou “humeurs” principales sont dérivées des cinq
éléments.

Ce sont les doshas - vata, pitta et kapha -, responsables de toutes les fonctions
corporelles, physiques et psychologiques.

La création des doshas suit le schéma suivant :


● l’éther et l’air créent le principe air, vata


● le feu et l’eau produisent le principe feu, pitta


● la terre et l’eau produisent le principe eau, kapha



LA CONSTITUTION

Tout un chacun naît avec un équilibre particulier des doshas, qui forme sa constitution essentielle. Celle-ci ne change jamais.

Le doshas (ou les doshas) prédominant détermine les tendances physiques, mentales et émotionnelles et la prédisposition à certains problèmes de santé.

Un ou deux des doshas prédominent généralement.

La constitution (prakruti) est en majeure partie déterminée lors de la conception

et dépend :
● de la constitution de chacun de nos deux parents,
● de l’équilibre de leurs doshas,
● de leur état mental et émotionnel au moment de la conception et, bien entendu,
● de leur karma.

Les caractéristiques du dosha dominant seront les plus apparentes dans la constitution, bien qu’elles soient naturellement atténuées par celles des autres doshas.

Pour rester vivant et en bonne santé, on a besoin de l’ensemble des trois doshas et des cinq éléments.


Lorsque les doshas sont en équilibre, autrement dit, quand ils restent dans les proportions présentes à la naissance, ils entretiennent la santé et le bien-être.

Quand ils sont déséquilibrés, la santé décline.



VATA

Combinaison d’éther et d’air, vata est le principe du mouvement. Le mot vata signifie “vent”, de la racine sanskrite va, “souffler”, “déplacer” ou “commander”.

Vata est la force vitale (prana), s’originant principalement dans la respiration.

C’est la force énergisante pour tout ce qui existe dans le corps et le mental, reflétée dans la circulation du sang et de la lymphe, ainsi que dans chaque influx du système nerveux.

C’est la force motivante sous-tendant les deux autres doshas, incapables de se mouvoir en son absence.

Pour cette raison, les perturbations du vata tendent à avoir des implications d’une portée bien grande que les troubles des deux autres doshas et affectent souvent le mental, de même que l’ensemble du corps.

Dans le corps, vata contrôle tout mouvement :


● clignement des yeux
● inspiration et expiration
● pulsations du coeur
● mouvement de l’influx nerveux à travers le système nerveux
● mouvements se rapportant à la digestion et au métabolisme
● élimination des déchets
● circulation du sang et de la lymphe
● mouvement des nutriments pénétrant dans les cellules et des déchets sortant de
celles-ci
● homéostasie (équilibre) de tout le corps.

Sur le plan mental et émotionnel, vata gouverne :


● Equilibre et bien-être mentaux
● Mouvement des idées dans le mental
● Inspiration, créativité
● Aspiration spirituelle
● Adaptabilité mentale
● Compréhension
● Peur, insécurité,anxiété
● Vision et imagination.

“Vata est une combinaison des éléments éther et air. C’est le principe du mouvement, comme dans le vent.”

Les principaux sites du vata
Vata est l’air contenu dans l’espace (éther).


Il est présent dans les éléments creux du corps, comme le coeur, le thorax, l’abdomen, le bassin, le périoste osseux, la moelle osseuse, le cerveau, la vessie, les voies subtiles du système nerveux.

Vata s’accumule dans la partie inférieure de l’abdomen, qui inclut le bassin, l’appareil urinaire, le système reproducteur, les intestins, le bas du dos.

Les cuisses et les hanches sont le principal site du mouvement musculo-squelettique dans le corps, dont vata est responsable.

Les oreilles et la peau - les organes de l’ouïe et du toucher- sont aussi gouvernées par vata.

Vata est éliminé du corps via les gaz et l’énergie musculaire ou nerveuse.

Vata assure qu’il y a là assez d’espace dans le corps pour que l’air y pénètre et s’y déplace suffisamment.

L’air est libre de bouger dans le corps uniquement lorsque ses voies de circulation sont exemptes d’obstacles.

Les spasmes et le flegme, par exemple, peuvent entraver le passage de l’air dans les poumons, comme dans le cas de l’asthme.

En présence de trop d’espace et en cas de mouvement
insuffisant, une stase (inactivité) est induite, comme dans le cas de l’emphysème et de la constipation.

Les personnes au vata prédominant tendant à avoir une carrure étroite et légère.



PITTA

Pitta est une combinaison des éléments feu et eau.

C’est le principe de transformation et de réchauffement, responsable de toutes les conversions chimiques et métaboliques prenant place dans le corps en vue de créer l’énergie et la chaleur.

Tous les processus pitta impliquent la digestion ou la cuisson, y compris la “transformation” des pensées en théories par le mental.

Pitta gouverne l’analyse mentale, la digestion, la clarté, la perception et la compréhension.

Ce terme vient de la racine sanskrite tap, “réchauffer”, “cuisiner” ou “transformer”.

Pitta digère les nutriments afin de fournir de l’énergie à la fonction cellulaire ; les systèmes enzymatique et hormonal sont le principal domaine d’activité du pitta.


Dans le corps, pitta gouverne :


● l’appétit, la digestion et le métabolisme des nutriments
● la soif
● la chaleur et la couleur du corps
● l’éclat de la peau, des cheveux et des yeux.

Mentalement et émotionnellement, pitta gouverne les domaines de :


● perception mentale
● jugement, analyse, discernement
● pensée pénétrante
● volonté, contrôle
● enthousiasme, joie et courage
● ambition, compétition
● impatience, irritabilité et colère.


Les principaux sites du pitta

Les principaux sites du pitta sont l’estomac et l’intestin grêle, où les acides digestifs à la nature
brûlante induisent l’activité digestive.

Le foie, la vésicule biliaire, le pancréas et la rate sont aussi des sièges du pitta.

Le sang, renfermant chaleur, couleur et eau, en est un autre site.

Les yeux, organes sensoriels, appartiennent à l’élément feu.

Parmi d’autres sites, on compte la peau, le cerveau, les glandes sébacées et sudoripares, le système hormonal.

Pitta est éliminé du corps via la bile et l’acide.

Étant composé de feu et d’eau, pitta fait coopérer deux éléments d’habitude antagonistes.

Tous les feux du corps, tels que les acides gastriques, sont contenus dans l’eau.

S’il y a plus de feu que d’eau, les acides irritent et brûlent la muqueuse gastrique ou intestinale, aboutissant à l’inflammation, à la gastrite et aux ulcères.

S’il y a plus d’eau que de feu, l’eau noie le feu digestif et provoque une indigestion.

Les personnes au pitta prédominant sont très compétitives et aiment gagner.

 



KAPHA

Kapha est une combinaison de terre et d’eau, le principe d’énergie potentielle, de croissance et de protection.

Kapha est responsable de l’alimentation du corps et forme la majeure partie de sa structure - les os, les muscles, les tissus, les cellules et les fluides.

Dans le corps, kapha gouverne :


● la force et la stabilité
● l’équilibre de l’eau
● la lubrification des muqueuses et des articulations (membranes synoviales)
● la protection de son ensemble
● le soutien et le maintien de la cohérence de ses structures.

Sur le plan psychologiques, kapha fournit :


● soutien émotionnel dans la vie
● calme et endurance
● patience et pardon
● capacité à éprouver l’amour, la compassion et l’engagement
● sentiment de bien-être


Les principaux sites du kapha

Le principal site du kapha est l’estomac.

La poitrine et les poumons produisent du flegme, tout comme la gorge, la tête, les sinus et les passages nasaux, eux aussi sites kapha.

La bouche et la langue produisent de la salive, autre fluide kapha.

La langue est l’organe du goût, sens appartenant à l’élément eau.


Les tissus adipeux, les tissus cérébraux, les articulations, la lymphe, le pancréas et les cavités pleurale et péricardique tiennent également du domaine du kapha.

Les troubles kapha se manifestent généralement dans ces zones. Kapha est éliminé du corps via le mucus.

Kapha garde en suspension la terre du corps dans son eau, permettant à ces éléments, qui n’interagissent pas par ailleurs l’un avec l’autre, de se combiner correctement et de rester en équilibre.

Le corps physique est surtout composé d’eau et compris dans les limites de la peau et des autres revêtement tissulaires (terre).

Seule, la terre est immobile et, en tant que telle, est suceptible de bloquer les fonctions organiques et de prédisposer à la maladie ; l’eau fonctionne dans le corps uniuqement en tant que solution.

Si le corps devient trop solide, avec un excès de l’élément terre, des problèmes comme les calculs biliaires et rénaux apparaissent.

Ces calculs sont des concentrations de terre où l’eau est trop peu présente pour que la circulation libre puisse continuer.

S’il y a trop d’eau et pas assez de terre dans l’organisme, des troubles comme l’œdème se déclarent.

Les types kapha aiment plus que tout rester assis et se détendre.

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