L'ODYSSÉE AMOUREUSE & SEXUELLE V

LA SEXUALITÉ : L'ANGE OU LA BÊTE?

Il n’est pas exagéré de dire que la sexualité est souvent une “peste psychique”. 

A quoi cela tient-il ?

Pourquoi y a t-il tant de fausses notions dans ce domaine ?

On peut remarquer que le problème sexuel ne se pose jamais dans l’amour véritable. 

Il ne se pose pas non plus chez les individus équilibrés et harmonieux.

Serait-ce donc que l’amour véritable se perd, que le pur élan disparaît ?

On serait tenté de le croire en considérant le nombre de névroses, de refoulements et de peurs qui règnent sur le monde actuel. 

D’où l’urgence d’une éducation sexuelle bien comprise. Car, tout psychologue a eu devant lui des jeunes gens, aussi bien que des personnes âgées, pour qui la sexualité avait toujours été un mystère … ou un sommet inaccessible.

Combien de jeunes mariés ai-je vus, désemparés devant ce problème ? Pourquoi ? “...Parce qu’ils n’avaient jamais pu réaliser une sexualité normale …” ; ou bien : “... Parce qu’on ne leur avait jamais parlé de ces choses-là avant leur mariage …”.

Ou l’on vous dit encore : “Mon père (ou ma mère) m’a mis au au courant, avec la meilleure volonté du monde, mais il semblait si gêné lui-même que j’aurais préféré qu’il se tût …” ; ou encore : “... Il paraît que la sexualité est une magnifique fusion physique et mentale ; on dit que c’est une véritable révélation de l’amour. Jamais je ne suis arrivé à cela. J’ai obtenu des plaisirs sexuels, bien sûr … mais jamais cette sensation profonde de joie…”.

Il n’y a pas à dire, l’éducation sexuelle est une très belle chose ; encore faut-il que l’éducateur soit dégagé du “tabou” !

Je veux dire ceci : il ne sert à rien qu’un éducateur sexuel connaisse le fonctionnement physique ou l’anatomie des organes génitaux. 

 

Le problème est infiniment plus vaste et plus “mental”

L’éducation sexuelle est comme l’éducation tout court : tant qu’un éducateur sera lui-même la proie des refoulements sexuels, des peurs et des complexes du même ordre, il lui sera impossible de transmettre une vision large et aisée.

Un éducateur sexuel doit pouvoir aborder ces sujets avec autant d’aisance que s’il parlait de la pluie et du beau temps. 

Il est fréquent pour un psychologue de s’entendre dire : “Il est si facile de parler de ces choses avec vous ! On sent immédiatement que vous les considérez comme absolument naturelles”

Conçoit-on un psychologue qui aurait le moindre recul intérieur quand il entend le récit d’une perversion sexuelle ou qui ressentirait la moindre gêne en s’entretenant de sexualité avec une jeune fille ou une dame âgée ? La clé du problème est bien là…

Les troubles de la sexualité sont toujours provoqués par des troubles de la personnalité. 

Une impuissance, une déviation sexuelle sont toujours les symptômes d’une déviation intérieure générale. 

Que recherchent beaucoup de personnes dans la sexualité (ou du moins ce qu’ils appellent ainsi) ?

C’est bien simple : enfermées, prisonnières, qu’elles sont de leur routine intérieure, de leur médiocrité, elles cherchent à se fuir elles-mêmes, avant tout. 

Elles vont essayer de trouver un bonheur fugace, des “sensations fortes”.

Et elles s’adressent tout naturellement à la sexualité… Il n’y a évidemment aucun amour dans tout cela, mais le désir de s’oublier soi-même. 

Ils ont des rapports sexuels comme d’autres boivent de l’alcool ou se droguent. 

 

 

Or, la sexualité est le domaine qui exige, plus que tout autre, une libération de la peur et un dégagement de soi. 

 

 

Pour beaucoup, l’amour est une émotion profonde ou la satisfaction d’un désir.

C’est comme si quelqu’un se croyait “religieux” parce qu’une musique d’orgue procurait une forte émotion … Nous sommes loin de la véritable religion, comme du véritable amour. 

 

L’amour est un acte de connaissance et d’intelligence. Il permet de saisir l’essence même d’une autre personne.

 

Cet amour humain s’exprime dans le corps par la vie sexuelle, aboutissant à une fusion parfaite, au renouveau des forces et à la béatitude …

Y aurait-il une sexualité privilégiée de l’homme ?

En posant cette question, je fais écho à la croyance courante, selon laquelle la sexualité est un acte masculin … dans lequel la femme n’aurait qu’un rôle passif (ou même de “victime!”). 

C’est tout à fait grotesque. 

 

L’action sexuelle doit être une coopération parfaite à laquelle les deux partenaires participent activement ;

la puissance sexuelle étant la possibilité de mener à ses fins l’acte sexuel, en tenant compte de sa (son) partenaire.

Cette puissance sexuelle peut se décomposer en :

- désir physique proprement dit, possibilité d’érection, qui doit se produire au moment voulu ;

- puissance d’érection indispensable à la pénétration ;

- capacité d’attendre que la (le) partenaire atteigne elle-même (lui-même) un maximum ;

- éjaculation et l’orgasme, suivis d’une détente parfaite et d’un sentiment de joie profonde. 

C’est ici que l’homme (ou la femme) se heurte à une loi sans nuances : il est puissant (e) ou impuissant (e). Pas de demi-mesures. 

L'individu n’est puissant que s’il est capable de réaliser sa propre sexualité ainsi que celle de sa (son) partenaire. 

Beaucoup d’hommes sont capables d’érection et de pénétration, mais inapte de rester en état d’érection jusqu’à la fin de l’acte. 

Chez d’autres, l’érection a lieu, mais disparaît dès que commence la pénétration.

Ce sont là des cas d’ ”impuissance partielle” ; donc d’impuissance tout court. 

L’impuissance, à tous ces degrés, fait souvent le désespoir de celui qui en est atteint ; quelle qu’en soit l’étendue, ses causes sont toujours d’ordre psychologique. 

 

 

Quelle est la durée normale de l’acte sexuel ?

En principe (sauf cas nettement anormaux), l’acte doit durer jusqu’à ce que la femme ait atteint la satisfaction. 

L’homme se doit donc de régler son comportement sur celui de sa partenaire ; et cela, malgré la rapidité naturelle de sa propre satisfaction.

Trop d’hommes appliquent la loi de leur propre plaisir (à moins évidemment, qu’il ne s’agisse de cas anormaux : impossibilité de conserver l’érection, éjaculation trop rapide) et se soucient fort peu de leur compagne, ce qui est inadmissible. 

 

 

Dans certains cas, ils peuvent avoir une excuse : nombreuses sont les femmes qui cachent leur satisfaction, comme l'absence de celle-ci.

Ce comportement féminin est souvent névrotique. 

Ou bien il s’agit de femmes qui jouent habilement la comédie, parfois durant toute leur vie ; tellement habilement que l’homme “n’y voit que du feu”.

Ces dérobades féminines sont couramment causées par la frigidité, le désir de ne pas décevoir le mari, la peur de perdre le mari, la honte.

De plus, il ne faut pas oublier que la plupart des femmes arrivent lentement à la jouissance sexuelle. 

 

 

Il y a donc, pour l’homme, une question de “technique” nécessaire et d’entraînement à la prolongation de l’acte sexuel.

Une demi-heure d’érection sans défaillance est une durée normale, que bien peu arrivent à réaliser. 

Cet entraînement à l’érection prolongée doit être à la fois physique et mental (maîtrise de soi). 

Il y a donc impuissance dès qu’un des rouages de l’action sexuelle fait défaut, rendant ainsi impossible une sexualité normale et complète.

Les troubles prennent souvent l’aspect d’une absence de désir ou d’émoi, d’une absence ou d’une insuffisance d’érection (se terminant pendant ou avant l’acte), d’une absence d’éjaculation, de plaisir, de détente. 

En tout cas, il y a impuissance quand l’individu doit faire appel à un artifice, à un adjuvant extrasexuel pour obtenir l’érection.

Ces cas sont aussi nombreux que les névroses. 

 

 

Ainsi, tel homme reste impuissant, sauf s’il se place sous sa partenaire.

Cette position peut être normale à condition que l’homme conserve sa puissance en dehors de cette particularité. 

Mais elle est pour lui anormale. 

Pourquoi ?

Parce que c’est la seule qui lui permette l’érection

Cet homme est probablement atteint de tendances homosexuelles. 

Beaucoup d’hommes demeurent impuissants s’ils n’imaginent pas, pendant l’acte, des situations qui n’ont rien à voir avec l’action sexuelle proprement dite. 

J’en connais qui ne peut obtenir une érection que s’il s’imagine être un grand singe velu ; qui n’arrive à l’érection qu’en s’imaginant qu’on le torture ; qui reste impuissant tant qu’il ne pense pas fortement à des gants de femme ; qui est obligé d’imaginer une jolie femme assise dans une voiture très luxueuse. 

 

 

 

Une opinion, fort répandue, veut que l’homme soit de nature agressif dans sa vie sexuelle, ce qui revient à dire que tout homme a des tendances “sadiques” !

Il est certain que beaucoup d’hommes aiment rencontrer une certaine résistance chez leur partenaire. 

Ce comportement est, probablement, un relent de l’esprit de “conquête”, apanage de la gent masculine !

Cela est normal ; à condition toutefois que celui qui est en cause n’ait pas besoin d’être agressif pour accomplir l’acte sexuel. 

S’il n’obtient l’érection que grâce à l’agressivité ou à la brutalité (en pensée ou en acte), c’est un impuissant et il possède, en effet, des tendances sadiques. 

 

 

Il semble donc y avoir un jeu subtil entre le normal et l’anormal. En fait, il n’en est rien. 

Un homme normal atteindra la puissance sexuelle aussi bien avec agressivité que sans. 

Son comportement sera, en toute circonstance, réglé sur celui de sa partenaire. 

 

 

Les femmes aiment la brutalité ?

C’est faux (à condition qu’elles soient normales, évidemment !). 

Les femmes aiment la sécurité que leur donne un homme mentalement et physiquement fort, mais elles savent très bien établir la différence entre l’agressivité normale et la brutalité anormale. 

Ce qui est vrai, c’est que la véritable sexualité masculine est l’expression d’une virilité réelle, entière, unifiée, aussi bien physique que mentale. 

 

 

La sexualité est toujours un signe infaillible du comportement intérieur. C’est peut-être le seul domaine de la vie où il soit impossible de “tricher”

Les déficiences sexuelles sont dues à des inhibitions émotives, provoquées par des facteurs souvent subconscients. 

Ces freins intérieurs s’opposent à la volonté de réaliser l’union avec l’autre sexe.

Or, une personnalité est “normale” quand son conscient et son subconscient s’accordent parfaitement, dans des rapports équilibrés. 

En un mot, s’il n’existe entre eux aucun conflit. 

Dans le cas de la sexualité, le conscient “désire”, mais le subconscient s’y oppose. 

Et, neuf fois sur dix, c’est le subconscient qui gagne. 

La peur, les sentiments d’infériorité, les refoulements, les complexes sont des causes fréquentes de troubles sexuels.


Ces derniers se manifestent lorsque la “virilité mentale” est brisée ou diminuée, lorsque le sujet demeure “accroché” à des situations antérieures, liées (pour lui) à la sexualité.

C’est le cas de beaucoup d’homosexuels. 

Aussi, rencontre-t-on souvent :

- telle fixation à des situations d’enfance ou d’adolescence ;

- tel accrochage à la mère ou au père ;

- telle peur de l’autre sexe ;

- tel sentiment d’infériorité, manque de confiance en soi, impossibilité de s’abandonner, hyper-émotivité, timidité. 

On se trouve alors en présence d’hommes en état de « solitude psychique », qui sont incapables de sortir d’eux-mêmes et de se laisser aller…

 

Or, on constate que la solitude psychique est le fait des adolescents, et que la plupart des hommes ayant des troubles sexuels sont, quelque part en eux-mêmes, demeurés de grands adolescents …

Crédits : Pierre Daco 

 

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