LA PHYTOTHÉRAPIE I

Se faire aider des plantes : la spagyrie

Les plantes sont indispensables à notre survie. 

Elles sont notre principal aliment, soit directement avec les fruits et les légumes, soit indirectement par le biais des animaux dont nous nous nourrissons. 

LES FORMES DE COLLABORATION : CORPS, ÂME ET ESPRIT 

Dans la tradition médicale européenne, nous avons une technique particulière qui nous vient de l’alchimie : la spagyrie, qui signifie « je sépare, je réunis », et dont le représentant le plus connu est le médecin italien du XVIème siècle : Paracelse. 

 

L’alchimie décompose les éléments en trois principes : 

- au corps correspond le sel, élément qui réunit les deux autres et dont la couleur est le vert

- à l’âme correspond le soufre, élément mâle, actif, chaud, fixe et rouge

- à l’esprit correspond le mercure, élément femelle, passif, froid, volatil et bleu. 

 

Comme ces trois principes sont présents dans la plante, la spagyrie essaie de les séparer, de les enrichir, puis de les réunir à nouveau.

- Pour le sel, il s’agit des minéraux et des oligo-éléments constituant la plante qui sont recueillis par incinération après traitement - il sera utilisé pour les problèmes de structure, d’os, de calcification et l’eau constituera le remède principal pour en laver les excès.

- Pour le soufre, il s’agit de l’huile essentielle - ce principe est relié à toutes les pathologies de chaleur, d’inflammation et aux problèmes émotionnels.

- Pour le mercure, il s’agit des composées les plus subtils et volatils solubles dans l’alcool - le lien est à faire avec les maladies au cours desquelles l’information cellulaire ou psychologique est perturbée. 

La spagyrie sépare les principes et les met en relation avec les forces cosmiques en prenant en compte les saisons, le rythme des plantes, la position des planètes et la lune. 

Une fois le remède infusé, le sel, le soufre et le mercure sont réunis pour composer le remède spagyrique. 

Celui-ci est puissant et sera utilisé au compte-gouttes, souvent en tenant compte des correspondances astrologiques avec les différentes parties du corps. 

Ces remèdes sont compliqués et longs à préparer. 

Très peu de laboratoires sont aujourd’hui capables de produire les quantités industrielles qui permettraient une diffusion commerciale à grande échelle. 

Souvent, les fabrications de qualité seront le fait d’un petit laboratoire, proposant une gamme restreinte. 

Mais d’autres remèdes plus classiques sont disponibles, qui tirent également parti des propriétés des plantes. 

 

1) LA PHYTOTHÉRAPIE TRADITIONNELLE 

Infusion & décoction 

En phytothérapie, certaines formes sont déjà prêtes à l’emploi comme les gélules, les ampoules, les extraits de plantes ; d’autres formes galéniques doivent être préparées à la maison juste avant usage. 

L’infusion est la manière la plus simple de préparer une tisane. 

Elle se prépare comme un thé. 

L’eau sera mise à chauffer jusqu’au frémissement, soit environ à 90° C. 

Un peu d’eau sera ensuite versée avec précaution dans une tisanière vide, en petite quantité, d’abord pour la réchauffer. 

Après avoir jeté cette première eau, vous ajouterez les plantes, le reste de l’eau et couvrirez pour laisser infuser au moins 10 minutes de façon à laisser passer le maximum de principes actifs. 

Filtrez avant de boire. 

Une infusion n’épuise par la plante : seuls environ 10% des principes actifs passent dans l’eau chaude. 

L’association de chaleur et d’eau permet cependant de récupérer toutes les catégories de principes, qu’ils soient solubles dans l’eau ou dans le gras. 

Pour une visée thérapeutique, vous vous abstiendrez de sucrer la boisson. 

L’infusion est particulièrement adaptée pour les parties de plantes fragiles, comme les pétales (de rose, par exemple) ou les feuilles tendres (du framboisier ou de la vigne, notamment). 

Pour des feuilles dures et ligneuses (comme celle du romarin), des racines ou des graines, la décoction conviendra mieux. 

Pour réaliser une décoction, plongez vos plantes dans l’eau froide puis portez à ébullition. 

Au premier bouillon, vous arrêterez la source de chaleur et couvrirez d’un couvercle. 

Vous laisserez reposer au minimum 10 minutes avant de filtrer et de boire. 

Le dosage dans la perspective d’une infusion ou d’une décoction est identique. 

Sur nos plantes médicinales, aromatiques et alimentaires habituelles, le surdosage est quasiment impossible. 

Il est normalement de 1 cuillère à café de plantes sèches pour un enfant et de 1 cuillère à soupe pour un adulte. 

La tisane peut être composée d’un mélange de plantes ou d’une seule plante. 

Vous pouvez aussi doser à la façon des Abénakis du Québec en utilisant le creux de votre main pour obtenir la mesure la plus adaptée à votre gabarit. 

Il faudra faire chauffer environ 0,5 litre d’eau pour obtenir environ 300 ml d’eau chaude. 

La prise est habituellement de 1 litre préparé par jour, répartie en 3 fois avant les repas, sauf indication contraire. 

 

 

 

Différents types de bains. 

Les bains sont une méthode classique pour faire absorber par la peau une tisane préparée préalablement par infusion ou décoction. 

L’avantage est que la préparation échappe au processus digestif et au filtre hépatique pour aller immédiatement sur les organes cibles. 

La tisane peut aussi être utilisée pour lotionner une zone du corps qui ne serait difficile à baigner, comme les seins. 

 

- le grand bain où vous immergez l’ensemble de votre corps est une évidence. 

Vous pouvez enfermer les plantes que vous souhaitez faire infuser à l’intérieur d’un sac de coton et plonger celui-ci dans l’eau. 

Mais vous pouvez également avoir recours uniquement à un bain de mains ou de pieds, en laissant tremper ces extrémités dans l’eau dans laquelle vous aurez versé votre tisane préparée préalablement. 

Tous ces types de bain sont efficaces pour faire passer des substances dans l’ensemble du corps. 

Veillez à ce que l’eau du bain soit à 37 ou 38°C pour correspondre à la température normale du corps et non à une température de fièvre. 

Pour mieux ouvrir les pores, vous pourrez ajouter une poignée de sel gris de mer ou de sel d’Epsom. 

- le bain de siège est une manière traditionnelle de cibler la zone du bassin, en visant les muqueuses richement irriguées du vagin et de l’anus. 

L’idéal est de disposer d’un bidet que vous remplirez d’eau chaude pour favoriser les échanges de fluides. 

Pensez à couvrir chaudement votre haut du corps et vos pieds pour éviter un refroidissement.

 

- le bain de vapeur vaginal est une pratique ancestrale sur tous les continents, même si l’Europe a beaucoup oublié cette pratique, qui revient aujourd’hui par l’Amérique. 

Le processus est identique à celui d’une inhalation.

Versez la tisane dans un bol, une bassine ou un siège percé et en positionnant votre vulve au-dessus des vapeurs. 

Parallèlement à la préparation de la tisane, vous pouvez faire quelques exercices d’étirement et d’élongation pour ouvrir le bassin. 

Pensez à couvrir le bas de votre corps d’une étoffe ou d’une grande jupe pour garder la chaleur et l’humidité. 

Il est indispensable de réaliser ce bain de vapeur avec une tisane chaude mais non bouillante, pour ne pas brûler les muqueuses fragiles.

Comme pour le bain de siège, couvrez aussi votre haut du corps et vos pieds pour vous sentir agréablement réchauffée. 

Le sauna vaginal (yoni steak) doit durer une dizaine de minutes. 

Vous pouvez procéder à des exercices respiratoires ou à une méditation pendant la durée du spa : profitez de ce moment pour vous connecter à votre bas-ventre.

Le sauna vaginal se pratique en dehors des menstruations, et les contre-indications formelles sont le port d’un stérilet (risque de déplacement par l’ouverture du col sous l’influence de la chaleur) ou une infection (la chaleur peut favoriser la croissance bactérienne). 

Ne pas non plus le pratiquer pendant la grossesse ou pendant la phase lutéale en cas de désir de grossesse, ni en cas de plaie ouverte. 

Après un accouchement par voie basse, il faut attendre que le flux diminue fortement et laisser une césarienne cicatriser au moins 3 semaines. 

Si vous souhaitez récolter vos plantes, je vous conseille de vous munir d’un livre consacré à la phytothérapie. 

Sinon, passez par un herboriste ou producteur de simples. 

 

Gélules et pilules 

Une autre forme classique est la gélule, qui contient de la plante séchée réduite en poudre. 

Vous pouvez avaler la gélule ou la vider dans un peu d’eau. 

Le dosage normal est de 3 à 6 gélules par jour. 

Soyez attentifs à la provenance des plantes et à la composition des gélules pour avoir des produits de qualité biologique, non irradiés. 

 

 

 

2) L’ÂME DES PLANTES : LES HUILES ESSENTIELLES 

 

Les hydrolats, ou eaux florales, sont obtenus lors de la distillation à la vapeur d’eau qui produit également les huiles essentielles.

Ils concentrent les substances trop lourdes pour être entraînées par la vapeur et celles solubles dans l’eau. 

Ils s’utilisent comme une tisane concentrée. 

Le dosage habituel est une cuillère à café pour les enfants et une cuillère à soupe par jour pour les adultes. 

Ils peuvent donc être absorbés dans l’eau en boisson mais aussi en bain.

Lors de l’achat, choisissez une qualité biologique alimentaire (généralement microfiltrée) et non cosmétique, celle-ci étant susceptible d’être enrichie de conservateur. 

Après ouverture, il faut absolument les conserver au réfrigérateur. 

Les huiles essentielles sont l’autre extrait issu de l’hydrodistillation des plantes. 

L’apport d’énergie par la chaleur et l’oxydation par l’oxygène de l’air vont permettre l’extraction des molécules aromatiques fines ainsi qu’une transformation ou recombinaison de principes actifs naturellement présents qui aboutit à en créer de nouveaux. 

Les huiles essentielles sont des concentrés très puissants, dont l’utilisation et le stockage nécessitent la plus grande prudence. 

Dans une maison fréquentée par de jeunes enfants, leur place sera dans « l’armoire à poisons ». 

Elles doivent être de qualité biologique ou issues de cueillette sauvage pour échapper aux pesticides concentrés par la distillation. 

Une goutte pouvant correspondre à une brassée de fleurs, leur dosage se fera à la goutte près…

L’utilisation sur la peau est la plus efficace et la moins dangereuse. 

Les huiles essentielles sont capables de se mêler aisément au sébum (le « gras ») de la peau pour traverser rapidement les couches du derme. 

Elles peuvent ainsi atteindre directement l’organe ciblé en échappant à la dégradation digestive et hépatique. 

Vous veillerez à diluer systématiquement vos huiles essentielles pour éviter le surdosage, préserver les peaux fragiles, et surtout ralentir la vitesse de pénétration. 

À cet effet, les huiles végétales indiquées dans une formule ont leur importance. 

Plus une huile végétale sera fluide et liquide, plus l’huile essentielle traversera rapidement les tissus. 

En cas d’ingestion accidentelle, vous diluerez avec une huile de cuisine et appellerez immédiatement le centre antipoison !

Il est également possible de les utiliser en bains, à condition bien entendu d’éviter les huiles dermocaustiques. 

Dans un grand bain ou un bain partiel, l’huile ne se mélangeant pas à l’eau, j’utilise pour ma part une émulsion naturelle pour disperser les gouttes d’huiles essentielles à risque minimum : le mieux est du lait ou de la crème d’origine animale ou végétale. 

Un bain au lait d’ânesse (comme Cléopâtre), au lait ou à la crème d’avoine ou de coco, avec 2 ou 3 gouttes de l’huile essentielle de votre choix, permet de s’imprégner de l’odeur et d’avoir une peau de reine. 

Dans une perspective plus thérapeutique, un grand bain nécessitera au maximum 10 gouttes, l’absorption étant particulièrement efficace sous cette forme. 

Pour le bain de vapeur vaginal, versez 5 à 8 gouttes sur l’eau chaude juste au moment de débuter le yoni steam. 

Comme elles sont particulièrement odorantes, elles peuvent aussi être utilisées en olfaction. 

 

Il existe deux méthodes pour les humer. 

Vous pouvez les sentir directement au flacon ou en imprégner un support textile (foulard, mouchoirs…). 

Mais il est également possible de procéder à une inhalation sèche combinant l’odeur et les propriétés pharmacologiques pour jumeler les actions corporelles et psycho-émotionnelle. 

Pour cela, vous disposerez une trace ou une goutte sur l’intérieur du poignet, puis y frotterez le second poignet pour y répandre l’odeur ; vous mettrez ensuite vos mains en coupe pour faire un masque englobant le nez et la bouche. 

Vous pouvez aussi parfumer les différents plexus nerveux (les chakras). 

 

3) L’ESPRIT DES PLANTES : LA PHYTOTHÉRAPIE TRADITIONNELLE ET LA VOIE CHAMANIQUE 

Les bases sur alcool

La forme traditionnellement utilisée est celle de l’alcoolature résultant de la macération des plantes dans l’alcool, jusqu’à l’obtention d’une teinture alcoolique nommée « teinture » ou « teinture mère. »

La commercialisation est aujourd’hui limitée par les contraintes réglementaires de la législation en vigueur en Europe, mais un bon livre de phytothérapie vous expliquera sa fabrication. 

La teinture présente quelques inconvénients, en particulier celui de faire absorber des quantités d’alcool non négligeable ; certaines principes actifs sensibles à l’eau sont par ailleurs moins bien dissous par l’alcool que les liposolubles. 

Le dosage habituel par jour est de 1 goutte pour 2kg de poids corporel, soit environ 30 gouttes pour un individu pesant 60 kg. 

Vous pourrez trouver des formes liquides plus modernes d’extraits de plantes, préparées en laboratoire, pour obtenir des extraits standardisés avec les mêmes quantités de principes actifs. 

Chaque fabricant indique la posologie idéale selon son mode d’extraction. 

Ne surdosez jamais, pour ne pas risquer d’atteindre le seuil de toxicité. 

 

 

Récolter ses plantes 

Dans la vision chamanisme, chaque être est pourvu d’un esprit, qu’il soit végétal, animal ou minéral. 

Pour récolter vos plantes de manière respectueuse, vous allez prendre en compte l’esprit de la plante.

Munissez-vous d’un sécateur ou d’un couteau, d’eau et de sachets en papier, d’un sac en toile ou d’un panier pour votre récolte. 

Vous pouvez aussi prévoir un sachet avec du tabac en feuilles que vous offrirez en remerciement. 

Je prépare mon tabac d’offrande comme Mgr Payeur me l’a appris : du tabac, des feuilles, des fleurs séchées et récoltées de manière chamanisme et qui ont une signification particulière pour moi (c’est un vrai cadeau), parfois des écorces, des graines. 

Le tout est serré dans un carré de coton rouge simplement fermé par une cordelette du même tissu. 

Lorsque vous avez localisé la plante à récolter, commencez par vous assurer qu’elle est en bonne santé et que vous ne risquez pas de mettre en péril la survie de l’espèce à cet endroit : votre intervention ne doit pas compromettre sa présence ni son développement. 

Vous éviterez aussi de récolter le pied mère des autres sujets de cette espèce et ne prélèverez jamais plus de la moitié ou du tiers de la plante. 

Si vous touchez aux racines, essayer de « demander » la plante en laissant une partie en place …

Bien entendu, vous récolterez au moment adéquat pour la plante, jamais en pleine chaleur, et prendrez en compte la lune, le jour de la semaine ou/et les planètes en fonction de vos croyances, selon que vous soyez un adepte de la « magie verte » ou de l’alchimie. 

Vous demanderez alors à la plante son autorisation. 

Vous pouvez vous exprimer à haute voix ou en pensée. 

Si vous savez déjà quel usage vous en ferez, vous pouvez lui expliquer pourquoi vous avez besoin de ses feuilles, fleurs, fruits, racines.

Puis vous couperez proprement, en blessant au minimum, et vous remiserez soigneusement votre cueillette dans votre sac ou panier. 

Enfin, vous lui ferez une offrande en remerciement. 

Le mieux est de verser un peu d’eau au pied de la plante, en y ajoutant un peu de votre tabac. 

Vous traiterez votre cueillette dès votre retour pour la conserver ou l’utiliser dans les meilleures conditions. 

 

La gemmothérapie 

La gemmothérapie est une forme galénique récente basée sur l’ancienne technique des macérations à froid et des vins médicinaux. 

Il s’agit de laisser macérer dans un mélange d’eau, de glycérine végétale et d’alcool des bourgeons, jeunes pousses et radicelle. 

Il existe une forme de gammathérapie concentrée et une forme diluée dans l’alcool selon les principes homéopathiques en 1DH, soit 10% de gemmothérapie concentrée diluée dans 90% d’alcool. 

Je vous recommande la gemmothérapie concentrée. 

Les bourgeons, jeunes pousses et radicelles sont extrêmement riches en cellules souches et hormones de croissance végétales. 

Cette richesse est encore augmentée par la récolte printanière lorsque la plante se réveille de l’hiver. 

Elles correspondent potentiellement à l’ensemble de la plante, y compris à la fleur, et vont aussi agir sur le plan émotionnel.

Les végétaux utilisés sont surtout des arbres de la forêt tempérée ou méditerranéenne (chêne ou olivier par exemple), des arbrisseaux (noisetier, sureau…) et des sous-arbrisseaux (romarin, myrtillier…).

Le dosage normal est de 5 à 15 gouttes pour un adulte. 

Personnellement, j’ai l’habitude de débuter par une dose faible puis de progresser par paliers jusqu’à ce que la personne ressente l’effet optimal. 

 

Les élixirs de fleurs 

Les élixirs de fleurs les plus connus sont ceux du Dr Bach, médecin homéopathe anglais. 

Dans la recette traditionnelle, ils sont obtenus par macération solaire de fleurs dans l’eau pour que le message émotionnel de la plante soit transféré à l’eau. 

Puis ce message est ancré par l’adjonction d’alcool. 

D’autres procédés de fabrication ont depuis été mis au point, permettant de respecter la plante et de limiter l’apport en alcool. 

Les élixirs de fleurs travaillent sur tous les plans en partant de l’esprit vers l’âme puis le corps, en libérant le corps des effets nocifs rencontrés auparavant.

Ils s’utilisent à raison de 3 à 5 gouttes matin et soir dans un peu d’eau pour un traitement de fond. 

 

La fumigation 

 

Répandre une fumée parfumée est une manière ancienne (immémoriale même) d’utiliser les plantes. 

Elle est utilisée aussi bien en Europe, qu’au Amériques, en Asie. 

Elle a longtemps servi pour les offrandes rituelles aux dieux, devant les statues desquels des plantes aromatiques étaient brûlées.

Encore maintenant le rituel de la messe utilise l’encens à des moments clés, en particulier au cours des messes d’obsèques, lors de la bénédiction du corps du défunt. 

La fumigation consiste à brûler des plantes sèches et des résines aromatiques dans un récipient résistant à la chaleur. 

Elle permet de libérer de nombreux ions négatifs qui vont se lier aux ions positifs émis par les pollutions et assainir l’environnement au niveau physico-chimique. 

Elle purifie l’atmosphère autant au niveau antiseptique que sur les plans vibratoires, énergétiques et religieux. 

 

Il est également possible de réaliser une fumigation par vapeur d’eau, sur le même type que le bain de vapeur décrit plus haut. 

Pour procéder, il suffit de mettre les plantes dans un récipient résistant à la chaleur, et si possible ne la conduisant pas (pour éviter de se brûler ou de brûler le support).

Éventuellement, vous commencerez par disposer un charbon de bois plat spécial contenant du salpêtre, qui facilitera en particulier la combustion des résines. 

Ce charbon peut être placé sur de la terre ou du sable pour limiter la chaleur du contenant. 

Une fois le charbon ardent, vous pourrez ajouter votre « encens ». 

 

Les résines traditionnelles : 

- la cannelle : liée à la symbolique de Vénus, elle appelle à la séduction et à la passion dans le respect de l’autre

- l’encens Liban : relié au Soleil et à saint Michel, il permet de faire rayonner sa nature, d’accéder à sa nature profonde et de s’affirmer

- le galbanum (remplaçable par l’opoponax ou la muscade) : c’est la symbolique martienne, et donc masculine, avec l’encens vert de l’exorcisme, la purification, La Défense de sa nature par la force de l’amour

- la myrrhe (commiphora molmol) : symbolique de la Lune, elle nous relie au pôle féminin, à la sensibilité, la matérialisation, le passage vers une autre réalité. 

À noter que c’est un anaphrodisiaque chez l’homme. 

- le ladanum (extrait du ciste ladanifère) : dans la symbolique de Mercure, il permet d’éclaircir la situation, de faire évoluer la question qui vous préoccupe

- le nard : relié à Jupiter, il représente la richesse, la grandeur en chacun, l’abondance gratuite ; il permet d’accepter la fin et de faire le rite de passage. Il est un composant essentiel dans l’extrême onction. 

- le styrax : comme Saturne, il appelle au dépouillement de soi-même

 

Les encens d’Amérique du Nord : 

- la sauge blanche : très connue, cette sauge du désert permet de purifier les lieux au niveau énergétique. 

Plante chaude, elle appartient à la symbolique du sud et est donc essentiellement masculine. 

Cet encens est souvent brûlé en premier. 

  • le foin d’odeur (Hierochloë hirta sous-espèce artica) : Les Amérindiens la nomment “cheveux de la Terre Mère”, mais cette herbe pousse aussi au nord du continent eurasiatique où elle est connue comme “l’avoine odorante”. Cet encens dégage une odeur de vanille ou de caramel. 

Elle agit sur la polarité féminine et est liée au pôle Nord de la roue de médecine. 

Elle est fréquemment brûlée après la sauge pour rétablir l’équilibre des polarités. 

  • Le cèdre : pour les Amérindiens, le cèdre est le thuya occidentalis, celui dont nous avons fait une plante de haie. Récolté de manière sacrée, sur des sujets sauvages, son encens à la polarité neutre permet de nettoyer efficacement les énergies indésirables. 

  • Le genévrier : issu du genévrier de Virginie, son encens aide à avoir des rêves porteurs de sens. Sa polarité est neutre. 

Ces encens sont récoltés de manière sacrée, dans le respect des ressources. Ce qui n’est pas vraiment le cas des encens d’Amérique du Sud, en particulier du bois du Palo Santo, qui est surexploité.

 

PURIFIER 

Pour purifier une pièce, vous commencerez par ouvrir une issue. 

Puis, vous ferez circuler le récipient qui contient vos plantes  dans les moindres recoins. 

Si vous procédez de manière chamanique, vous commencerez par la direction première dans la tradition que vous suivez (le nord ou l’est généralement…) et vous terminerez si possible auprès de l’issue ouverte. 

Pour purifier un individu, vous commencerez par le bas du corps, pour son ancrage, puis vous remonterez progressivement jusqu’au crâne. 

Vous lui purifierez aussi les mains et il pourra diriger la fumée odorante vers ses yeux, ses oreilles, sa bouche et son front. 

En offrande, vous ferez simplement brûler l’encens devant la représentation divine. 

Sur votre autel, vous pouvez honorer les directions et reposer ensuite à l’est votre encens fumant.

Fabriquer son fagot d’encens, ou bâton de fumigation (“simple stick”)

Vous récolterez respectueusement les aromatiques dont vous souhaitez utiliser l’huile essentielle, pendant la période estivale de préférence, après quelques jours bien ensoleillés, lorsque la rosée est évaporée (la concentration des huiles est alors plus forte). 

Vous réunir alors vos tiges en un bouquet en essayant d’avoir des tiges de longueur équivalente et en mariant éventuellement les essences de façon harmonieuse.

Si les plantes sont trop humides, gardez-les en bouquet et attendez que l’humidité diminue. 

Si celle-ci est trop élevée, vous risquez le pourrissement : mais si les plantes sont trop sèches, les feuilles se briseront lorsque vous formerez le bâton. 

Puis vous lierez le fagot à l’aide d’un fil de laine, de coton, de lin ou de chanvre (une matière naturelle, de toute façon). 

Il est important de bien serrer le bâton car les plantes perdront du volume en séchant. 

Pensez aussi à croiser les brins pour éviter que le bâton ne se défasse lors de la fumigation. 

Conserver votre fagot dans une endroit à l’ombre  et aéré le temps qu’il finisse de sécher. 

Une fois la fumigation terminée, éteignez-le comme une cigarette, sur le sol ou une surface plane.

 

 

Nos principales plantes locales, aromatiques et résineuses : 

  • l’armoise : purifie une pièce de ses ondes négatives 

  • l’hysope : désinfecte une pièce et purifie des énergies négatives (traditionnellement utilisée en période d'épidémie de peste)

  • la menthe : repousse les insectes et tonifie

  • la lavande : apaise et purifie 

  • le romarin : assainit et tonifie ; il est un grand purificateur énergétique et ne s’associe pas avec l’hysope

  • le thym : purificateur, il permet de se libérer du passé et de la mélancolie 

  • le thuya : cèdre des Amérindiens, il purifie efficacement les énergies 

  • le laurier noble : il purifie, ouvre à la divinisation et à la victoire 

  • la rose : plante de l’Amour, elle purifie et ouvre le coeur 

Les plantes alliées du chaman 

Le chaman se fait aider de l’esprit des plantes. 

Pour cela, au cours d’une cérémonie, il part à la rencontre de l’esprit d’une plante, d’une famille de plantes ou du principes (fémininin) du Végétal. 

L’amour du Végétal pour les autres membres de la Création irradie ces rencontres. 

La plante va aussi enseigner au chaman sa “médecine”, quelles actions et pouvoirs sur le corps, la psyché et l’esprit humain. 

Lors des soins qu’il dispensera ensuite, il pourra faire appel à cette alliée. 

Généralement, il aura avec lui une partie de la plante qu’il aura récoltée de manière respectueuse pour se connecter plus facilement à elle. 

Rencontrer l’esprit d’une plante

Méditation 1

Méditation pour t'aider à rencontrer la ou les plantes qui peuvent t’aider aujourd’hui. 

Si tu veux expérimenter la connexion à une fleur en particulier, je t’invite à ouvrir ton espace sacré, à avoir la plante vivante ou sèche à rencontrer avec toi. La rencontre est subtile. 

Éventuellement (ce n’est pas obligatoire), tu peux préparer une tisane, par exemple de boutons de roses bio, que tu auras récoltés respectueusement…

La rencontre est efficace et il vaut mieux prévoir du temps pour toi après le retour, surtout si tu as bu la tisane. 

Puis tu peux faire la méditation 2

Méditation 2 pour rencontrer la rose 

Prends quelques respirations profondes comme tu sais si bien le faire maintenant. 

Hume ta tisane, emplis ton corps de son odeur et ta bouche de sa saveur …

Laisse-la circuler en toi, souviens-toi que tu as le pouvoir de modifier et adapter chacun des mots qui suivent pour qu’ils correspondent au mieux à ta réalité intérieure et laisse-toi aller … “ Allons ensemble à la porte du jardin du coeur.”

Entre dans ce jardin que tu commences à bien connaître et retrouve les fleurs, les fruits, les herbes, arbres et arbustes qui le composent … Continue à l’améliorer comme à chaque fois que tu y viens. 

Emprunte le sentier qui s’ouvre devant toi jusqu’au clair ruisseau chantant. 

Suis le tracé du ruisseau pour remonter vers sa source. 

Tu continues de profiter de la beauté du jardin, de la volupté des fleurs et de la saveur des fruits au fur et à mesure que tu avances. 

Le ruisseau te conduit enfin à la fontaine d’où il jaillit tranquillement. 

Le bassin chante doucement : il est entouré de fleurs, notamment de buissons de roses odorantes de toutes les couleurs. 

Il y a là des roses blanches, des roses roses, des roses rouges, des roses jaunes, des roses de couleurs multiples, des roses à fleurs simples, des roses à fleurs multiples, des roses à épines toutes douces et moussues et d’autres aux épines aiguës, des roses discrètes et des roses fières …

Une en particulier attire ton attention et tu t’en approches. Son odeur, ses pétales te délivrent le message, l’enseignement de la rose…

Prends le temps de l’écouter, de dialoguer avec elle…

Demande-lui comment tu peux rappeler son esprit vers toi quand tu seras dans le monde ordinaire pour prolonger votre collaborer …

Et quand vous avez fini, tu reprends simplement le chemin de la conscience jusqu’à la prochaine fois où je t’inviterai à te présenter à la porte du jardin du coeur, comme tu sais le faire. 1-2-3-4-5”

CRédits .....

 

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