LE YOGA I

LE YOGA D'UN POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE

Yoga : méditation, paix, équilibre

Selon Pierre Daco

L'HISTOIRE DU YOGA

Pratiqué depuis des siècles dans l’Inde, le yoga comprenait, à ses débuts, des disciplines corporelles et psychologique. 

Au cours des temps, il a adopté un grand nombre de variantes, chacune d’elles correspondant à un aspect particulier de la nature humaine.

Nous donnerons ici un aperçu du yoga conçu uniquement comme comme système de développement physique et mental. 

C’est un outil prodigieux, outil parfaitement assimilable pour des Occidentaux. 

Ses bienfaits pour la santé, l’équilibre et la lucidité sont de loin supérieurs à ceux des cultures physiques européennes. 

Certaines formes de yoga arrivent à éveiller nos pouvoirs latents et inemployés.

Le yoga entraîne le corps, mais la pureté de l’esprit n’est pas possible sans l’harmonie corporelle. 

Les exercices de yoga visent le centre des différents organes, par des contractions et des torsions de muscles et d’articulations, ayant ainsi une influence notable sur le bon fonctionnement des glandes endoctrines, la circulation du sang et la souplesse de la colonne vertébrale. 

Son principe fondamental : la solidarité entre toutes les parties du corps. Si l’équilibre d’une seule partie du corps se rompt, tout l’ensemble vacille ; mais, si l’équilibre d’ensemble est réalisé, l’être tout entier, corps et âme, s’épanouit. 

Certaines maladies sont l’expression d’une perturbation psychique, transmise aux organes par l’intermédiaire du système neuro-végétatif. 

Qui pis est, nos relations affectives jouent le rôle de courroies de transmission : à travers elles, nos troubles se communiquent à nos enfants, puis à la société tout entière, laquelle devient ainsi le lien de rencontre des états individuels. 

Si de tels troubles mettent en danger la santé des hommes et qu’aucun traitement organique ne puisse les guérir, il s’agit de trouver autre chose : c’est là que la médecine psychosomatique rejoint le yoga. 

Il n’y a pas que les maladies ; il y a aussi tout un cortège d’infirmités physiologiques et mentales qui aboutissent à priver les individus du potentiel intégral de leurs forces. 

Les exercices de yoga suppriment souvent ces pertes de substance vitale, et ce sans grands efforts : quelques mois à peine de pratique du yoga suffisent parfois pour rendre à certains la maîtrise d’eux-mêmes. 

Les aspects du yoga qui nous intéressent ici sont les postures et la respiration. 

C’est le Hata-Yoga (yoga de l’énergie corporelle).

 

Avant d’y arriver, disons quelques mots du Raja-Yoga (yoga royal), qui se décompose en chapitres : 

  • l’abstinence (Yama) est le refrènement et le contrôle des désirs


  • la discipline (Niyâma) canalise le mental vers l’unité de toutes choses


  • les postures (Asânas) sont des positions particulières du corps servant de base à la méditation


  • la respiration (Prânâyâma) est l’une plus importantes disciplines du yoga, qui commence à être scientifiquement étudié en Occident


  • le retrait (Pratyâhâra) les sens ne doivent plus être troublés, l’homme renonce à des sensations extérieures et illusoires 


  • la concentration (Dhâranâ) la pensée parvient à se fixer en un point, sans le moindre effort. Le but de la concentration peut être un objet quelconque, une partie du corps ou l’absolu


  • la contemplation (Dyâna) suit la concentration, elle “assimile” l’objet sur lequel on se concentre, pénétrant ainsi son essence profonde


  • l’identification (Samâdhi) est la fusion totale avec l’objet contemplé. C’est l’unification de l’âme individuelle avec l’absolu. 

 

 

    LE HATA YOGA

    Un grand principe dirige le hatayoga : la lenteur et l’harmonie.

    Un mouvement de yoga n’est jamais saccadé ou rapide. 

    Autre grande loi : l’esprit de compétition doit être exclu. 

    Toute personne pratiquant le yoga doit être préoccupée uniquement par ce qu’elle fait. 

    Elle a à prendre conscience de son action, et rien de plus. 

    Tout un monde sépare, comme on voit, la culture physique d’Occident et le yoga. 

     

    Dans nos pays, on est trop souvent préoccupé par l’ambition de réussir tel exercice mieux que les autres ; arriver le premier ; être le plus fort. 

    On n’imagine pas une partie de tennis occidental où il n’y aurait ni gagnant ni perdant, mais uniquement l’amour du beau geste corporel et du jeu parfait. 

     

    Le yoga, lui, vise plus haut : se débarrasser de l’esprit de compétition, se libérer de toute sensation de lutte, d’examen, de réussite admirable ou d’échec blâmable, d’infériorité, de succès à tout prix et du premier coup. 

     

     

     

     

     

     

    L'ÉTAT D'ESPRIT D'UN YOGI

    Réussir ou manquer une posture n’a aucune importance. 

    L’individu ne doit jamais penser à réaliser une “performance”, ni manifester un dépit ou un énervement s’il échoue. 

    Le yoga s’accomplit dans une atmosphère de calme et de paix. 

     

    Un éducateur de gymnastique occidentale a bien souvent recours aux attitudes militaires. 

    Il s’agit alors d’un “dressage” … et d’une abdication de personnalité de la part des élèves.

    Au contraire, dans le yoga, la personnalité demeure pleine et entière, en s’épanouissant progressivement. 

     

    Pour un yogi (précepteur) il n’est jamais question d’admirer ou de blâmer ; mais uniquement de veiller à ce que la pratique ait lieu selon la tradition, garantie de la plénitude qui doit s’ensuivre.

    Dans la pratique des postures, il faut éliminer ses ennemis intérieurs. 

    Le yoga a pour but la maîtrise de soi et non pas la domination du monde extérieur. 

    L’enseignement est dispensé dans un état d’absolue détente :

    l’apprenti yogi n’a à penser qu’à ce qu’il fait ; le maître le “met sur la voie” ; celui-ci ne tente pas de dominer, celui-là n’est pas redevable de soumission.

    Il s’agit, d’abord et avant tout, d’accéder à un état de relaxation sans faille. 

     

     

     

    APPRENDRE LA RELAXATION

    Il suffit de regarder autour de soi pour constater à quel point les gens ne savent plus se détendre ; tout leur est sujet de tension, comme si, à longueur de vie, ils devaient être “ne garde” contre des agressions imaginaires, contre les échecs possibles, contre les “autres”. 

    Même durant le sommeil, la plupart se tiennent en état de demi-réveil, les muscles bandés, prêts à bondir, inaptes de se reposer véritablement. 

     

    Apprendre la relaxation a pour but de donner aux muscles une tension normale selon le travail à fournir ; de s’assurer, pendant le sommeil, une détente complète, autorisant un repos parfait et réparateur. 

    L’apprentissage de la détente calme le système nerveux et aboutit à la maîtrise, à la conscience de soi. 

    Une bonne pratique de la relaxation permet également une diminution de la sensibilité à la douleur. 

    La respiration se régularise ; le pouls ralentit ; les mouvements des muscles volontaires cessent ; le réflexe rotulien diminue ou disparaît tout à fait ; l’activité psychique cesse pour une bonne part. 

    Bien plus, la relaxation préventive peut nous aider à nous mettre en état d’indifférence devant des émotions intempestives, devant des personnes hostiles. 

     

    COMMENT PRATIQUER POUR SAVOIR SE RELÂCHER ?

    Afin de s’adonner à la pratique des postures de yoga, recouvrir le sol d’un tapis, d’une couverture ou d’un matelas dur ; se coucher sur le dos ; laisser reposer la tête sur l’occiput ; allonger le corps et les jambes ; paumes et doigts à plat sur le sol ; relâcher graduellement les muscles, “se laisser aller”. 

     

    C’est le plus difficile ; cela demande souvent les conseils d’un précepteur. C’est là une technique qui se rapproche de l’autosuggestion, avec une prise de conscience de plus en plus grande du corps. 

    Il faut en y pensant fortement, détendre le cuir chevelu, le front, les paupières, les narines, les mâchoires, les doigts, les bras, les jambes. 

    L’apprentissage de la relaxation se heurte parfois aux barrages que lui opposent nos habitudes de raideur et de tension. 

    En général, un enfant se détend rapidement et d’une façon parfaite. 

     

    Dans les autres cas, le précepteur attire l’attention sur l’état de tension musculaire, jusqu’à ce que l’élève en prenne conscience. 

    Le relâchement a lieu progressivement ; le sujet doit se sentir comme un “paquet” ayant tendance à s’enfoncer dans le sol. 

    L’esprit est en suspens ; la pensée ne s’attache plus à rien ; aucune image ne traverse le cerveau..

    Le bien-être est total ; le sujet en état de relaxation parfaite n’a plus conscience d’être lui-même. 

    Il est dans un état de repos absolu, pendant lequel les réserves d’énergie réparent les pertes subies par l’organisme. 

     

     

    LE RESPECT D'UNE LENTEUR DANS L'EXÉCUTION DES POSTURES

    Attitudes à observer pendant un temps plus ou moins long, les postures yoga s’exécutent avec une lenteur extrême, avec des passages, de l’une à l’autre posture, pris en douceur, sans rupture ni discontinuité. 

    Ainsi, on passe de la prise de posture à un temps d’arrêt, puis au retour à la position de départ. 

    La lenteur de la prise de posture n’est pas due au hasard. 

    Dans la gymnastique occidentale, rapide et brusquée, l’organisme subit un effet de choc. 

    Rien de semblable dans le yoga : l’exécution harmonieuse du mouvement permet une sorte de massage des organes internes. 

     

    Il faut trouver la cadence exacte de chaque exercice. 

    Idéalement, il ne doit pas y avoir d'essoufflement ; si l’on n’a pu l’éviter, une relaxation devra lui succéder. 

     

     

    L'INTÉRÊT DES ASÂNAS

    L’objectif du Hata-Yoga est le contrôle du corps et des énergies vitales. 

    Ces exercices assurent un équilibre des fonctions organiques et peuvent aboutir à une action volontaire sur n’importe quel muscle du corps. 

    De plus, le Hata-Yoga prépare à d’autres formes de yoga, qui comprennent de hautes révélations spirituelles. 

     

    Le but des asânas (postures) est de reconditionner entièrement l’être (psychisme et physique) ; elles ont une action puissante sur le métabolisme. 

    Toutes les postures ont été étudiées pour obtenir un maximum de résultat avec un minimum de dépense d’énergie. 

    Le nombre de postures théoriquement possible est, de 85 à 100.000 ! 

    84 d’entre elles sont très importantes, 33 produisent de puissants effets ; 2 seulement sont praticables par tout le monde.

    Certaines de ces postures sont combinées avec les techniques de respiration.

     

     

    1- COBRA

     

    La posture dite du cobra s’accomplit couché à plat ventre, les mains appliquées au sol à la verticale des épaules. 

    On redresse alors, très lentement, le tronc, jusqu’à ce que les bras soient tendus. 

    Cette prise de position doit se faire en inspirant fortement, avec rejet de la tête vers l’arrière, cependant que les cuisses demeurent tendues et collées au sol. 

    Après quoi, on revient, très doucement à la position allongée, face au sol, tout en expirant puissamment. 

    La posture du cobra, que l’on doit recommencer deux ou trois fois, renforce les muscles dorsaux et tonifie les abdominaux ; elle est d’un appoint certain dans les troubles intéro-ovariens.

     

    2- SAUTERELLE 

     

    La posture sauterelle part, elle aussi, de la position à plat ventre, les bras tendus le long du corps, les paumes tournées vers le plafond, les talons joints. 

    Il s’agit alors de lever les jambes aussi haut que possible, tout en inspirant à pleins poumons. 

    Ayant atteint le point maximum de tension des jambes, il faut garder, immobile, la position, en retenant son souffle. 

    C’est, ensuite la reprise de la position de départ, lentement et en expirant pleinement.

    La posture sauterelle a d’excellents effets sur le foie, les reins, les intestins et les douleurs lombaires. 

     

    3- PERCHE 

     

    A partir de l’asânas de la perche, qu’il convient d’exécuter le plus lentement, minutieusement, comme toujours dans la pratique du yoga, et que l’on garde pendant quelques instants, on incline les jambes vers la tête, tout en les maintenant rigides. 

    Les pieds passent par dessus la tête et vont se poser sur le sol, s’y appuyant par la pointe des orteils.

    C’est, ensuite, le tour des genoux d’être pliés, jusqu’à ce qu’ils encadrent la tête, en touchant tout à la fois les oreilles et le sol : c’est la posture de la charrue. 

     

    4- CHARRUE

     

    Après avoir gardé cette attitude un bon moment, on revient à la position de la perche, puis, avec la même lenteur calculée, à la position allongée, dos contre le sol.

    Excellente pour l’état corporel général, et plus particulièrement pour conserver la flexibilité de la colonne vertébrale, cette posture peut néanmoins être contre-indiquée pour certains sujets. 

     

    5- ARBRE 

    Tel n’est pas le cas de l’asâna de l’arbre, que l’on doit exécuter avec autant de lenteur que toutes les autres, en essayant de s’y maintenir le plus longtemps possible. 

    Pour y arriver, glisser un pied le long de la jambe opposée, les bras d’abord librement ballants le long du corps. 

    Lorsque le pied qui monte est parvenu à la hauteur du genou de la jambe opposée, il faut se saisir de la cheville de la jambe pliée et la faire remonter jusqu’à ce que le pied puisse se loger dans l’aîne.

    Après quoi, on se redresse, en joignant lentement les mains. 

    C’est là une posture d’équilibre et de méditation, qui exige un état de parfaite détente - musculaire et intérieure - pour être accomplie en toute rigueur. 

     

    6- POSTURE SECRÈTE

     

    Tout aussi favorable à la méditation, mais aussi au bon fonctionnement des voies respiratoires, est la posture secrète, (ci-dessus) 

     

     

     

     

    7- LION 

    que complète utilement la posture du lion,

    variante et perfectionnement de la précédente dans la recherche de la paix intérieure. 

     

     

    8- POSTURE PARFAITE

    Subtile accommodation de celle du lion, la posture parfaite est un modèle de calme intérieur et d’équanimité contemplative ;

    celle-ci ne peut s’acquérir qu’au terme d’une longue et patiente initiation ;

    ce qui est encore plus le cas de la position du lotus.

     

     

     

     

     

    9- LOTUS

    Celle-ci exige l’extrême souplesse des hanches et des genoux. 

    La posture du lotus est, du reste, tenue pour l’un des sommets de la pratique du hata-yoga, réservés à ceux qui ont, progressivement et patiemment, atteint, degré après degré, un stade élevé de formation yoga.

    Ceux-ci, qui ne sont plus, et de longue date, des apprentis, pratiquent, pour se mettre en train, la posture du chameau, (ci-dessus) : 

     

     

     

     

     

    10- CHAMEAU

     

    La posture du chameau tout en faisant la chasse à l’embonpoint et aux couches mal placées de graisse, ne contribue pas moins à désintoxiquer l’esprit des poissons qui l'assaillent.

     

    Mais le yoga n’est pas qu’un éventail d’exercices corporels, aussi féconds soient-ils. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LA SCIENCE DE LA RESPIRATION : LE PRÂYÂNÂMA

    L’une des plus importantes disciplines yoga, le Prâyânâma (contrôle de la respiration), a élaboré aussi une “technique du souffle” (prâna), fondée sur des constatations accumulées au cours de millénaires et qui ont mis en relief l’incontestable relation existant entre la respiration et l’état mental.

     

     

    C’est, aujourd’hui, une observation à la portée de tout le monde que de voir à quel point la respiration subit les contre-coups de l’émotivité. 

    Il est non moins banal de constater que les enfants, pour la plupart, succombent à des accoutumances vicieuses de la respiration, que leurs poumons sont, de la sorte, mal aérés, remplis qu’ils sont pour une large part de dépôt d’air stagnant. 

    En fait, enfants ou adultes, tout le monde pratique des rythmes respiratoires en général trop lents, trop rapides ou incomplets. 

    Il ne faut pas oublier que lorsque nous respirons, un grand nombre de nos muscles fonctionnent involontairement, et que, si nous portons notre attention sur notre respiration, nous devenons théoriquement capable de contrôler le fonctionnement de ces muscles, dans la mesure ou un entraînement approprié nous y a préparés. 

    Une pratique respiratoire judicieusement entraînée permet d’atteindre des états de conscience absolument ignorés de la plupart des hommes : c’est une étape vers l’unification de la personnalité. 

    Dès lors, on s’aperçoit que la médecine occidentale et la sagesse orientale se rejoignent, par des voies différentes…

    C’est depuis quelques années seulement que la médecine de nos pays étudie les effets d’une respiration particulière. 

    Chacun respire mal … Pourquoi ? Parce qu’on respire inconsciemment.

     

    Or, la respiration est une science. 

     

     

     

     

    Le rythme respiratoire est d’autant plus important qu’il est lié à l’état émotif. 

    Le contrôle de notre respiration est probablement un des meilleurs moyens de dominer notre affectivité. 

    En général,  les techniques respiratoires du yoga se pratiquent en même temps que la prise de de certaines postures. 

    Il s’agit avant tout d’être conscient de sa respiration… Faisons un essai. 

    Asseyons-nous et restons calmes.

    Inspirons lentement, profondément. Le mouvement respiratoire doit s’accomplir avec harmonie et sans le moindre à-coup. Retenons l’air 2 ou 3 secondes. Expirons ensuite par le nez lentement et absolument à fond. 

    Répétons cette façon de respirer plusieurs fois de suite, en concentrant notre pensée sur le trajet accompli par l’air : narines, arrière-nez, arrière-gorge, trachée, poumons, abaissement du diaphragme, dilatation de la cage thoracique, puis trajet inverse durant l’expiration. 

    Au bout de quelques minutes, avec une sensation de bien-être, la paix s’installe en nous. 

    Maintenant, asseyons-nous encore, confortablement, par terre de préférence. 

    La colonne vertébrale et la nuque doivent être dans le prolongement l’une de l’autre. 

    Concentrons-nous sur la respiration à accomplir, et chassons toute autre idée. 

    Inspirons lentement et à fond, en comptant mentalement les secondes. 

    Commençons par deux secondes d’inspirations ; retenons ensuite l’air pendant huit secondes ; puis expirons à fond, sans précipitation, pendant quatre secondes. 

    Nous répétons -maximum : trois fois de suite -, en augmentant la durée. 

    Le rythme de l’ensemble des actes respiratoires sera toujours fondé sur la durée de l’inspiration : la rétention de l’air devra toujours durer quatre fois plus que l’inspiration, l’expiration deux fois plus. 

    Ainsi, pour une inspiration de 2, 3, 4 secondes, la rétention sera respectivement de 8, 12, 16 secondes, et l’expiration de 4, 6, 8 secondes. 

    Règles d’or de l’exercice : extrême lenteur, concentration totale. 

    Compliquons-nous encore davantage la tâche ; ce sera avec profit. 

    Nous allons inspirer et expirer par une seule narine. 

    Plaçons le majeur et l’index entre les sourcils ; bouchons l’une des narines à l’aide du pouce et de l’annulaire ; fermons les yeux. 

    Maintenant, respirons lentement pendant trois secondes par la narine gauche (par exemple). 

    Concentrons-nous sur le trajet emprunté par l’air qui envahit nos poumons. 

    Ceci fait, bouchons l’autre narine également et retenons l’air durant douze secondes, au bout desquelles, nous dégagerons la narine droite (opposée de celle par quoi l’on a commencé) et expirons ainsi pendant six secondes. 

    Recommençons plusieurs fois de suite, avec changement de narine à chaque reprise. 

    Est-ce un jeu ?

    Nullement : c’est, à la fois, une pratique qui aiguise la volonté et une mécanique respiratoire qui favorise le déplissement progressif des alvéoles pulmonaires. 

    Le rythme de 3- 12 - 6 secondes est le plus aisé et le plus modeste. 

    Trois secondes sont d’ailleurs indispensables pour que l’on puisse parler d’une inhalation complète ; et le fait de retenir l’air pendant douze secondes n’a rien d’excessif. 

    Progressivement, nous tenterons d’augmenter les durées, pour tenter d’aboutir à un rythme respiratoire (difficilement atteint !) de l’ordre de 16 secondes d’inspiration, suivies de 64 secondes de rétention et de 34 secondes d’expiration. 

    Ces exercices respiratoires ont, sur l’organisme, un prodigieux effet tonique, notamment ils favorisent l’activité intellectuelle. 

    Mais il convient de s’entourer d’avis médicaux avant de s’y lancer. 

    Notre respiration est en connexion plus ou moins étroite avec la plupart de nos fonctions corporelles : elle fournit, à notre organisme, l’oxygène dont il a besoin, règle notre équilibre humoral, combat les troubles nerveux, émotifs et fonctionnels… et organiques. 

    La respiration contrôlée agit sur le psychisme et donne force, équilibre et joie. 

    Elle influence la circulation, le rythme du coeur, la digestion, les reins, le métabolisme ; elle élimine les spasmes, les insomnies, les dépressions, l’irritabilité, tout cela évidemment à la suite d’une entraînement poussé, sous une direction compétente. 

     

    Que conclure ?

    Ceci : tous les hommes ont soif de se réaliser et en pleine conscience, de sortir des sentiers battus de leurs automatismes, de desserrer les carcans des habitudes irréfléchies, des émotions étouffantes. 

    Ecole de la volonté, de la plénitude du corps et de l’esprit, le yoga y aide puissamment. 

     

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