LA MÉDITATION 13

LES PAUSES 

On me demande souvent : “ Combien de temps dois-je méditer ? Et à quel moment ?

Dois-je pratiquer vingt minutes le matin et vingt minutes le soir, ou faire plutôt plusieurs courtes sessions durant la journée ?”

Certes, il est bon de méditer pendant vingt minutes, ce qui ne veut pas dire que cela constitue une limite. 

A ma connaissance, il n’est nulle part fait mention de vingt minutes dans les écritures. 

Je pense que c’est là une invention occidentale et je l’appelle la “Durée officielle de méditation en Occident”.

Ce qui importe n’est pas la durée de votre méditation, mais que votre pratique vous conduise à un certain état d’attention et de présence où vous vous sentez un peu plus ouvert et en mesure de vous relier à votre essence. 

Cinq minutes de pratique assise bien éveillé valent beaucoup mieux que vingt minutes de somnolence !

Dudjom Rinpoché avait coutume de dire qu’un débutant devrait pratiquer pendant de courtes sessions. 

Pratiquez quatre ou cinq minutes, puis faites une pause brève d’une minute environ. 

Durant la pause, abandonnez la méthode mais ne relâchez pas complètement votre attention.

Parfois, quand la pratique s’est avérée difficile, il est étonnant de constater que c’est au moment précis où vous cessez d’appliquer la méthode que la méditation se produit en réalité - à condition, toutefois, de demeurer présent à vous-même et vigilant. 

C’est pourquoi la pause est une partie importante de la méditation, autant que la pratique elle-même.

Je dis parfois à ceux de mes étudiants qui ont des difficultés avec la pratique, de pratiquer pendant la pause et de faire une pause pendant leur méditation ! 

Faites un court moment de méditation assise, puis une pause brève allant de trente secondes à une minute. 

Demeurez alors attentif à ce que vous faites, et ne perdez pas votre présence et son aisance naturelle. 

Puis aiguisez votre vigilance et méditez à nouveau.

Si vous faites de courtes séances de ce genre, les pauses rendront souvent votre méditation plus réelle et plus inspirante. 

Elles éviteront la gaucherie rigide, la solennité ennuyeuse, le manque de naturel dans la pratique, et vous apporteront de plus en plus d’aisance et de concentration. 

Progressivement, grâce à cette alternance de pauses et de pratique, la frontière entre méditation et vie quotidienne s’estompera, le contraste entre les deux s’évanouira et vous vous trouverez de plus en plus dans l’état de pure présence naturelle, sans distraction. 

Alors, comme Dudjom Rinpoché disait souvent : “Même si le méditant abandonne la méditation, la méditation n’abandonnera pas le méditant.”

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