LA MÉDITATION 3

LA PRATIQUE DE L’ATTENTION 

La méditation consiste à ramener l’esprit en lui-même, ce qui est tout d’abord accompli par la pratique de l’attention. 

Un jour, une vielle femme vint voir le Bouddha pour lui demander comment méditer. 

Il lui conseilla de demeurer attentive à chaque mouvement de ses mains tandis qu’elle tirait l’eau du puits. 

Il savait qu’elle atteindrait ainsi rapidement l’état de calme vigilant et spacieux qu’est la méditation. 

La pratique de l’attention, grâce à laquelle nous ramenons en lui-même l’esprit dispersé et recentrons ainsi les différents aspects de notre être, est appelé “demeurer paisiblement” ou “reposer dans le calme”.

C’est la première pratique sur le chemin bouddhiste de la méditation ; elle se nomme shamatha en sanskrit, shyiné en tibétain. 

Cette pratique permet d’accomplir plusieurs choses. 

Premièrement, les divers aspects fragmentés de nous-même, qui étaient en conflit, se déposent, se dissolvent et s’harmonisent. 

Dans cet apaisement, nous commençons à mieux nous comprendre et il nous arrive même parfois d’avoir un aperçu de la splendeur de notre nature fondamentale.

Deuxièmement, la pratique de l’attention désamorce notre négativité, notre agressivité et la turbulence de nos émotions, qui peuvent avoir accumulé un certain pouvoir au cours de nombreuses vies. 

Plutôt que de les refouler ou de nous y complaire, il importe ici d’envisager nos émotions, ainsi que nos pensées et tout ce qui s’élève, avec une sympathie et une générosité aussi ouvertes et vastes que possible. 

Si vous restez ouvert et attentif et utilisez l’une des techniques que je vous décrirai plus loin afin de centrer davantage votre esprit, votre négativité se désamorcera peu à peu.

Vous commencerez à vous sentir bien en vous même ou, comme on dit en France, “bien dans votre peau”.

Vous éprouverez alors une détente et une aise profonde. 

Je considère cette pratique comme la forme la plus efficace de thérapie et d’autoguérison. 

Troisièmement, cette pratique dissout et élimine en nous le mal et la dureté, dévoilant et révélant ainsi notre Bon Coeur fondamental. 

Alors seulement commencerons-nous à être véritablement utiles à autrui.

En supprimant graduellement en nous toute dureté et agressivité grâce à la pratique, nous permettrons à notre Bon Coeur authentique, à cette bonté fondamentale - notre vraie nature - de resplendir et de créer l’environnement chaleureux au sein duquel s’épanouira notre être véritable. 

Vous comprenez maintenant pourquoi je qualifie la méditation de vraie pratique de paix, de non-agression et de non-violence - le désarmement réel et suprême.

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